Yves Saint Laurent : ses sources d’inspirations
Juin
2019
Aujourd’hui, c’est de mon escapade au musée Yves Saint Laurent dont je vais vous parler. L’exposition fait un focus sur la fameuse collection Mondrian de 1965, inspirée du travail de l’artiste néerlandais Piet Mondrian, mais elle met en lumière de façon plus générale, à travers quelques-unes des pièces iconiques, et des tenues emblématiques du style d’Yves Saint Laurent, ses sources d’inspiration.
La série des robes Mondrian se compose au total de deux robes du soir et de 6 robes de cocktail. Ces robes qui répondent au besoin de simplicité et d’aisance dans le mouvement des femmes de l’époque sont un véritable succès. Elles sont immédiatement adoptées par la jeune clientèle couture de l’époque comme Grace Kelly ou Françoise Giroud.
L’exposition met en exergue l’impact qu’à eu cette collection au delà de la mode. Comme une mise en abîme, de nombreux artistes s’en sont inspiré pour créer, à leur tour, autre chose, comme par exemple l’artiste Nicolas Saint Grégoire qui a reproduit les fameuses silhouettes en plexiglas lumineux.
Voici la planche de dessin de la collection Mondrian. J’adore ces planches un peu bordéliques qui mélangent croquis, indications, et morceaux de tissu.
L’idée de la robe de mariée, point d’orgue du défilé, a été introduite par les créatrices Jeanne Lanvin et Madeleine Vionnet. Yves Saint Laurent joue avec la forme autant que la couleur. Et pourquoi pas puisque la couleur blanche de la robe de mariée n’a été adoptée qu’à la fin du XIXème siècle.
Voici une des ses robes de mariées. J’avoue que je n’aimerais pas trop me marier là-dedans, mais j’ai trouvé cela très drôle.
Il y a également cette deuxième robe de mariée qui me plaît davantage.
Yves Saint Laurent est le premier à avoir introduit des pièces du vestiaire masculin dans le vestiaire féminin. Parmi ces pièces, le smoking et la combinaison, auparavant réservés aux hommes, apparaissent chez les femmes avant 1970.
Savez vous à quoi servait le revers de soie du smoking ? Dans les année 1880, les hommes se rendaient au fumoir après le diner, et revêtaient un smoking jacket doté de larges revers de satin de soie afin que les cendres glissent dessus sans laisser de traces.
Et pour les combinaisons, tenues à la base utilitaires et fonctionnelles, Yves Saint Laurent s’est inspiré des combinaisons portées par les parachutistes et les aviateurs.
L’histoire de la mode est aussi une des grandes sources d’inspiration d’Yves Saint Laurent qui est allé piocher à volonté dans toutes les époques.
Cette robe, est inspirée des costumes Grec et romain et de leur multiples interprétations dans les arts de la mode depuis la fin du XVIIIème siècle. J’aime beaucoup cette robe.
Le Moyen âge et la renaissance aussi reviennent souvent. Ces robes en velours rappellent la houppelande, et évoquent les allures graciles des femmes du moyen-âge. Le decolté alors inexistant jusqu’au XVème siècle est élargi ici afin de mettre en avant le port de tête.
Je trouve la robe de marié de l’Automne/hiver 1988-1989 particulièrement extraordinaire. Cette silhouette inspirée de la Renaissance, paraît sortir d’un tableau de Botticeli.
L’accessoire occupe une place très importante dans l’univers d’Yves Saint Laurent. Il y a, ainsi, toute une pièce réservée aux bijoux. Ce sont pour la plupart de grosses pièces très imposantes, colorées et caractérisées par la grande variété des matériaux dont elles sont constituées. D’ailleurs, Yves Saint Laurent dit à propos des bijoux cette phrase qui m’a un peu étonnée : « J’aime qu’une robe soit simple et qu’un accessoire soit fou », car si les les accessoires sont, en effet, fou, il me semble que les les robes ne sont pas très simples.
Je n’ai pas davantage de photos à vous montrer, car celles-ci ne rendaient rien.
Yves Saint Laurent a commandé plusieurs oeuvres au couple d’artistes François-Xavier et Claude Lalanne. Un jour, il voit dans l’atelier de Claude des empreintes de buste féminin. Il imagine alors des robes fourreau de soie rehaussées de sculptures réalistes. Pour sa collection Automne/hiver 1969, il lui commande quelques sculptures réalisées à partir du corps d’une de ses mannequins.
Et pour finir, clou du spectacle, voici quelques photos du bureau d’Yves Saint Laurent laissé tel quel.
Comme d’habitude, cet article n’est pas un compte rendu exhaustif de l’exposition, mais un condensé des pièces qui ont accroché mon regard, et des informations qui ont retenu mon attention. Donc, je vous invite à aller la voir pour découvrir tout ce que je n’ai pas pu vous raconter à travers ces quelques lignes. Vous avez jusqu’en janvier 2020 🙂