Une aiguille dans une botte de foin

Tout ce que j’ai dans ma garde-robe a été chiné. En revanche, comme il n’y a absolument rien a récupérer en taille 41, (nos mères faisaient, pour les plus grandes d’entre-elles, du 39), je suis bien obligée d’acheter les chaussures, ce qui n’est pas plus mal car les pompes vintage sont moches et crades.

Les soldes sont toujours l’occasion d’aller acheter des pompes, ce qui équivaut pour moi à chercher une aiguille dans une botte de foin : je sais toujours exactement ce que je veux, ce qui ne serait pas vraiment un problème si mes 10 000 critères s’accommodaient avec le prix ridicule que je suis prête à y mettre.

Je voulais du vrai cuir, des chaussures un peu compensées mais pas trop, que mes grands panards paraissent tout petits, ce qui n’est possible qu’avec des chaussures très hautes, ce qui me va très bien sauf qu’il me les fallait aussi hautes que confortables. Je cherchais des chaussures habillées, mais que je puisse mettre tous les jours sans être ridicule, et, surtout, comme je trouve que des pieds, c’est assez laid, je voulais des escarpins qui soient assez couvrants, tout en étant suffisamment ouverts pour montrer le vernis à ongles (qui est la seule chose que je trouve jolie sur un pied). Bref, je voulais, comme d’hab, le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière, et je me demandais en partant sur quel désir j’allais devoir m’asseoir.

A l’issue d’une longue journée épouvantable (j’ai oublié de vous dire que je deteste faire les boutiques, surtout en plein mois de juillet, à Paris, pendant les soldes), je suis tombée sur une jolie paire de chaussures Minnelli, utra-confortable, qui me fait des micro-pieds. En revanche, même si elles n’étaient pas trop chères, elles n’étaient pas soldées.