Suzanne Lenglen, la divine

Cela fait si longtemps que je n’ai pas joué au tennis, que je ne suis même pas sûre de savoir encore comment on tient une raquette. Je ne me risquerai pas à imiter Suzanne Lenglen, et je me contenterai de poser sagement devant le filet, dans cette petite robe vintage, en tissu éponge, dégotée à Berlin.

Suzanne Lenglen est peut-être une des plus grandes championnes de tous les temps. En tous cas, elle fut la première championne de tennis féminin, dans le monde essentiellement masculin qu’était le tennis dans les années 20. Sa gracieuse manière de se mouvoir était unique, personne n’a oublié ses sauts qui la faisaient ressembler à sa contemporaine, la danseuse Gret Palucca (célèbre pour ses sauts également).

Image de droite : Suzanne Lenglen habillée par Jean Patou

La française est née en 1899 à Paris. Elle commence le tennis à 11 ans avec son père et à 15 ans, elle est sacrée championne du monde. Puis, elle enchaîne les victoires. De 1914 à 1923 elle remporte 241 tournois dont trois médailles olympiques. Suzanne acquiert une renommée internationale qui dépassa ses performances sportives, et qui transforma le tennis féminin en attirant les foules.

A l’orée de ses 20 ans, elle révolutionne les codes vestimentaires en portant des jupes courtes (au-dessous du genoux) et en dévoilant ses chevilles et ses bras nus. Malgré un physique peu avantageux, elle fut l’égérie d’un des plus grands couturiers de l’époque : Jean Patou qui lui dessine ses tenues. Jean Patou, inventeur du sportwear chic, fut le premier à proposer des tenues de sport, il créera pour elle le premier short de tennis féminin.

Le succès fit d’elle une diva capricieuse aux coups de sang fameux, qui lui valu le surnom de « la divine ». Ainsi en 1926 à Wimbledon, mécontente d’un changement tardif de programme, elle refusera de jouer devant la reine d’Angleterre. Cet épisode que les anglais ne lui pardonneront pas précipitera la fin de sa carrière.