Même si j’y suis rentrée gratuitement par une porte dérobée, et ai ainsi pu éviter la monumentale queue, je me suis, comme tout le monde, tapée la foule qui m’a un peu (beaucoup) gâché le plaisir de cette exposition. Trop impatiente pour me caler sur le rythme lent qu’imposait l’embouteillage humain, j’ai regardé de loin le haut des oeuvres, coupées par un tapis de crânes chevelus (ou pas) aux teintes plutôt brunes. Ma myopie qui a, d’habitude, le mérite de rompre le quotidien apathique des gardiens en les faisant se lever soudainement de leur chaise pour me crier de ne pas m’approcher trop près des oeuvres, me permettait, cette fois-ci, d’intégrer presque harmonieusement la marée humaine à la toile dans un flou artistique plus impressionniste que jamais, ce qui fait que les protagonistes du « déjeuner sur l’herbe » semblaient pique-niquer sur une peau de bête.
Je ne limiterai pas cette exposition à cela, car ces désagréments courants ne m’ont cependant pas complètement empêchée d’apprécier la sélection de toiles impressionnistes assez réussie.
Associer l’impressionisme et la mode au sein d’une même exposition, au delà des évidentes questions de sous (l’impressionnisme étant le mouvement le plus populaire de tous les temps), se justifie par le fait que les impressionnistes, dans le soucis de représenter fidèlement « l’air du temps », n’ont pas manqué de peindre leurs contemporains dans leurs habits de tous les jours. Ces artistes n’étant pas tellement soucieux du détail, les peintures rendent davantage compte d’un « look », d’une attitude qu’ils ne décrivent scrupuleusement la réalité.
Mon intérêt allant davantage à la mode qu’à l’impressionnisme, j’ai donc préféré la première salle où il est expliqué l’évolution de la mode au milieu de 19 ème siècle : son industrialisation, sa démocratisation, la naissance du prêt-à-porter et des grands magasins, et l’apparition des journaux illustrés et de la photo de mode dont on peut voir quelques exemplaires, plus « parlants » selon moi que les peintures.
Même si j’ai regretté la quasi-absence d’explications, j’ai apprécié de la même manière les vêtements exposés parmi les oeuvres. Mon coup de coeur allant pour cette peinture de madame Bartholomé peinte
par son mari, Albert Bartholomé, exposée face à la robe originale.
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Dans la serre ou madame Bartholomé – Albert Bartholomé – 1881 |