Le parcours du combattant
Avr
2016
Depuis que j’ai lancé ma marque de bijoux en octobre 2014, j’ai le sentiment de n’avoir fait que prendre, détouré, retouché des photos, et faire des sites.
J’ai commencé avec un site fait par un pote. C’était il y a deux ans exactement. J’étais alors chez mes parents au Canada. Cela m’avait pris bien 2 mois, car j’ai pris, détouré et retouché moi même toutes les photos (4 voire 5 par produit, à raison d’une quarantaine de produits…). Une fois que celles-ci ont été terminées, il a fallu non seulement rentrer les photos dans le site, mais rédiger aussi tout le blabla qui va avec : « ce bijou en or est une création….la marque Alix B. d’Anthenay réalise des bijoux… »
Le pote qui m’avait fait le site n’avait pas beaucoup de temps pour me guider, et avec pour seul soutien mon manque de bon sens informatique, j’ai passé 3 semaines de mon été 2014 sur des forums de développeurs (ou les non geeks comme moi ne s’aventurent habituellement pas), à dialoguer avec des ingénieurs pour tenter de comprendre comment faire ceci ou faire cela, et de rendre le site définitivement utilisable. Je me souviens notamment d’un petit échange sympathique avec l’équipe de Paypal pour finir par obtenir un code API qui a résolu mes problèmes de paiement en ligne.
Quelques jours plus tard, le site était opérationnel.(cf mon mail de lancement sur mon blog)
En janvier 2015, je me suis inscrite à une plateforme internet pour me faire distribuer sur le net. Mon copain me l’avait déconseillé, mais je ne l’ai pas écouté. Grosse erreur ! Cela m’a coûté du fric, pris du temps et servi à pas grand chose. Il a fallu que je remplisse une nouvelle pateforme sur internet comme si je faisais un nouveau site en quelque sorte. Mais cela aurait été à peu près simple si je n’avais pas décidé de saisir l’occasion pour refaire toutes mes photos.
Les photos sur mon site étaient assez moches, je l’avoue. Mais j’avais fait ce que j’avais pu avec mon appareil de l’époque.
J’ai donc été chercher en Seine Saint Denis une boîte à lumière qui m’a coûté une petite somme (et qui va bientôt finir sur le bon coin). Evidemment comme je ne voulais pas payer un retoucheur, j’ai également, détouré et retouché mes 250 photos. Ce fut une chose, mais s’en fût une autre aussi, de les rentrer TOUTES sur la putain de plateforme qui marchait mal. Cette petite session m’a bien pris 2 mois.
Quelques mois et salons plus tard, vers mai 2015 après un salon cata. à Roubaix, où on était pas loin de 400 créatrices de bijoux sur 500 créateurs, je me suis dit qu’on était trop et qu’il fallait que je trouve une façon de me différencier si je ne voulais pas être encore là à faire la marchande dans des salons dans 10 ans. J’ai donc décidé de procéder autrement et de me développer uniquement sur internet. En grillant un intermédiaire, je pouvais ainsi proposer des bijoux 3 fois moins chers tout en gardant ma production en France. C’était aussi l’occasion de me différencier, mais aussi de simplifier mon travail en le concentrant sur un seul canal. J’avoue que je n’ai pas complètement eu cette idée seule, car mon petit ami me l’a intégralement soufflée.
Etant donné que mon site avait recommencé à redéconner dès janvier 2015, et que je n’avais plus envie de jouer l’apprenti développeur(euse), et que mon nouveau concept, pensé pour le net nécessitait, un site adéquat, j’ai sacrifier le jeune site que j’avais, et j’ai lancé un chantier pour faire un nouveau site qui prendrait en compte cette nouvelle stratégie.
Bien sûr, cela serait trop facile, comme la boîte à lumière n’avait pas complètement fait ses preuves et m’avait laissé un léger filtre jaune sur toutes mes photos, j’ai voulu refaire à nouveau les photos, et oui ! Décidée, cette fois-ci, à ne plus perdre mon temps à essayer de les faire moi-même, à me ruiner complètement, j’ai fait appel à un professionnel (ce que j’aurais dû faire dès le début). Après une quinzaine d’essais avec différents photographes parisiens, et cinq fois plus de devis, j’ai fini par opter pour le meilleur rapport qualité/prix.
Comme cela ne concernait que la partie packshot (produit sur fond blanc), j’ai refait également toutes le photos portées qui sont nettement plus faciles à faire, moi-même. J’ai loué pendant 5 jours un appartement Airbnb à Marseille, car la grisaille de Paris ne me donnait que des photos pourries. Quelle idée de faire des photos en hiver aussi !
Je vous épargne les péripéties annexes : une grosse engueulade avec une nana dont je voulais racheter la boîte à lumière qui m’a coûté quelques nuits blanches, les premiers photographes qui m’ont lâchée après avoir fait une partie de mes photos, le deuxième photographe (adorable ceci dit) qui a mal réglé son appareil et fait les photos floues (il les a refaites depuis)…ou les photos portées que j’ai dû retoucher deux fois, car c’est moi cette fois-ci, qui me suis trompée dans les réglages, pareil pour les packshots…bref !
A partir de janvier 2016 une fois que j’avais tout : les photos packshot, les photos portées, le contenu en français, en anglais (autant vous dire que traduire les conditions générales de vente en anglais, c’était sympa)… j’ai commencé à tout rentrer dans le site. Il m’a fallu pas moins d’une centaine d’allers-retours avec le développeur (qui ne doit plus pouvoir me voir en peinture) pour finir tout cela.
Voilà pourquoi je vous dis que depuis que j’ai lancé ma marque, j’ai l’impression de n’avoir fait que des photos et des sites. Bon, j’ai fait plein d’autres choses aussi, j’ai fait des salons, fabriqué et vendu pas mal de bijoux, mais j’ai quand même passé un certain temps sur ces foutus sites, et ces satanées photos.
Si j’avais de l’argent, j’aurais payé une agence, des photographes, retoucheurs…dès le début, mais sans aucun moyen on est toujours obligé de faire soi-même ou de composer. Mais, l’avantage c’est qu’on a plus de satisfaction quand on voit le résultat. Et en ce qui me concerne, c’est le cas, quand je regarde en arrière je me dis que c’était un peu le parcours du combattant, mais je suis très heureuse du résultat.
Bon maintenant, vous connaîtrez toute la galère qu’il y a derrière ce site, assez simple somme toute, mais comme j’ai déjà été 10 fois trop longue, je vous présenterai en détail le site la prochaine fois. Mais allez quand même y faire un tour en attendant 🙂