Le chapeau, ce formidable cache-misère
Mai
2013
Le chapeau, quel accessoire formidable ! Mon mètre 73, s’il me fait mettre une tête à pas mal de beaux garçons, me fait bien porter le chapeau. J’ai appris hier que notre moyenne nationale atteignait péniblement le mètre 70, suite à quoi je me suis promise, s’il m’arrivait un jour d’avoir envie de mioches de ne surtout pas enfanter un nain. Si les talons siéent davantage à une femme pas trop grande (ce qui ne m’empêche pas d’en mettre tout le temps) le chapeau est en revanche plus joli sur une grande femme, surtout quand le bord du chapeau dépasse, comme je l’aime, le mètre et fait office de parapluie ou d’ombrelle. Rappelons que le chapeau, s’il embellit une tenue, est aussi un formidable cache-misère. Les cheveux luisants disparaissent, et s’il est un peu grand, il voile des cernes dégoulinantes, atténue des oreilles trop grandes, ou pour les cas les plus désespérés cachent un regard bovin, bref une vraie alternative à la radicale chirurgie esthétique. Je me demande d’ailleurs ce qu’attendent nos trentenaires désespérément dégarnis, qui dépensent des fortunes dans des produits capillaires (qui, soit dit entre nous, ne leur feront jamais repousser leur feux cheveux) pour l’adopter.
Oui, ce poste un peu grinçant, et complètement politiquement incorrect n’arrive pas, par hasard, en même temps que la fabuleuse rétrospective de Demy à la cinémathèque et la rediffusion des Parapluies de Cherbourg qui, depuis que je l’ai revue, me donne envie de chapeauter la terre entière (sans jeux de mots).