Défilé P/E 2015 à Paris : Elie Saab
Oct
2014
Avant hier, je suis allée au Défilé Elie Saab P/E 2015, qui avait lieu à 16h aux Tuileries, alors bien sur, je ne vais pas faire la journaliste de mode, et vous dire ô combien c’était merveilleux, extraordinaire, magnifique…ni vous parler du plissé de telle robe, ou de la ligne de celle-ci, car vous pourrez trouver cela ailleurs et bien mieux que je ne pourrais jamais le faire…mais je vais plutôt vous décrire tout « le cirque » autour, car « ça » c’est encore plus fabuleux que les robes drapées d’Elie.
Mon dernier défilé de mode date des années 2000, lorsque j’étais assistante de Jean Paul knott chez Féraud. Internet en était à ses débuts, la street photographie était réservée à quelques spécialistes marginaux, et les blogueurs étaient deux/trois geeks dont personne ne parlait. Aujourd’hui, les photographes de rue sont pléthores, et il faut bien des gens pour alimenter tous les blogs de mode qui pullulent sur le net. Alors ils viennent tous là, à la sortie des défilés.
Une centaine de photographes, blogueurs, curieux sont postés à l’entrée de la tente avec un simple I phone ou matos de pro., excités comme s’ils en étaient à leur 5ème pilule d’exta., se bousculant et criant dès qu’une meuf un peu sapée arrive. -« sublime, beautiful, t’es magnifique, tourne toi, parfait! » superbe, la nana au milieu joue le jeu et pose tout en savourant ses 5 mn de gloire.
Quand aux looks » oh my god » !. Dire que les gens sont bien habillés est un euphémisme. C’est UN CONCOURS DE SAPE plutôt ! Des mecs à chapeaux pointus, des femmes en robes longues à traîne (il y en a une qui s’est crue à Canne), des noeuds pap. grands comme 4 x ma main, et j’en passe et des meilleures. Tout le monde se jauge, se regarde, se mate, se connaît (plus ou moins). Ton « importance »est définie par ton placement (1er rang, deuxième rang…). Quelques privilegiés sont plus populaires que d’autres, et se déplacent avec un attroupement de courtisans comme des mouches sur un tas de merde. Pourquoi ? je ne sais pas, pour la plupart leur visage m’est inconnu.
Vous imaginez que ces looks recherchés ne sont pas le résultat d’heures à écumer les puces parisiennes ou autres friperies crados. Non, c’est flambant neuf et ça brille ! le Chanel ou le Céline de la saison dernière, des marques, et des logos à en vomir d’indigestion, aussi nombreux que les vieilles peaux qui cachées sous leur maquillage et leur chapeaux attendent qu’on veuille bien les regarder…comme quand elles étaient jeunes et belles. Et d’ailleurs, dans un périmètre de quelques 1000 mètres carrés, on fait péter le PIB de l’Afrique en budget chirurgie esthétique.
En regardant tout cela, j’ai eu une illumination, les défilés sont l’équivalent actuel de ce que les bals de Louis XIV à Versailles devaient être autrefois.
Quand à moi, ma voisine était passée me voir à l’improviste le matin, et avait profité de cette occasion exceptionnelle pour tester ses talents de visagiste. Résultat, je me suis retrouvée avec un chignon figé avec une vieille laque périmée de cinq ans, (mais encore bien efficace, je vous assure) posé au-dessus du front, qui ne me seyait pas, mais qui avait le mérite d’être assez branché. Pressentant la concurrence féroce, j’ai aussi essayé de faire un effort vestimentaire, au moins pour ne pas me faire refouler, mais malgré tout, je me suis sentie sexy comme Josiane Balasko.