L’artiste plasticienne Aurélie Mathigot
Déc
2019
J’ai découvert la talentueuse artiste plasticienne Aurélie Mathigot, par hasard, en me rendant dans la boutique Uniqlo du Marais où une de ses installations sur le thème du lin ornait fièrement l’entrée. Séduite, j’ai pris mon téléphone pour regarder son travail que j’ai immédiatement adoré. Je l’ai contactée quelque temps plus tard pour savoir si je pouvais venir l’interviewer dans son atelier.
Les artisanats autour du textile quels qu’ils soient (broderie, tapisserie, macramé…) me passionnent. Mais, j’aime tout autant aller voir du côté des artistes qui l’utilisent, de manière plus expérimentale. Je suis fan du travail de Louise Bourgeois, j’aime beaucoup le travail d’Anette Messager, mais, depuis que j’ai découvert le travail d’Aurélie, ma préférée, c’est elle.
Je me suis donc rendue dans son atelier Parisien pour la rencontrer. J’ai eu l’impression de discuter avec quelqu’un que je connaissais depuis toujours. J’ai aimé son esprit intelligent et curieux, son envie de tout comprendre et d’aller au fond des choses dans laquelle je me suis complètement retrouvée, sa simplicité et son sens de l’autodérision qui la rendent si sympathique. Même si je lui ai tout de même glissé quelques questions « académiques », que je vous restitue ci-dessous, davantage qu’une interview, en bonne et due forme, notre rencontre fut une longue conversation comme j’aurais pu l’avoir avec une copine.
J’ai toujours aimé savoir comment les gens en sont venus à faire ce qu’il font, surtout lorsqu’ils font un métier qualifié de « difficile » dans un pays comme la France ou la culture (encore plus il a quelques années qu’aujourd’hui) te pousse à choisir en priorité la sécurité. Alors, je lui ai posé l’inévitable question de la genèse de son parcours.
Avec deux parents artistes, Aurélie se souvient d’une enfance relativement anti-conformiste. Sa famille habite à deux endroits différents, et Aurélie alterne entre une école pilote avant-gardiste parisienne, et une autre dans un village du sud de la France ou elle se sent un peu en décalage.
Même si elle grandit entourée de peintures, et que ses deux parents ne lui mettent aucune limite dans le choix de son futur métier, l’idée d’être artiste ne s’impose pas à elle immédiatement. C’est lors d’un séjour à Toronto devant une sculpture d’Henri Moore qui lui provoque une vive émotion que l’idée d’un jour pouvoir toucher les gens avec ses propres oeuvres effleure pour la première fois son esprit.
Cependant, c’est par la fac d’histoire de l’art et de philo qu’elle commence, avant de s’inscrire aux beaux arts d’Aix en photo/ Vidéo. Mais, le film ne lui convient pas complètement. Les contraintes techniques et financières, l’organisation parfois lourde d’une équipe à gérer, la stresse. Elle recherche un médium qui lui permettra plus de souplesse, de liberté et d’autonomie.
-« Une erreur de plan dans un film peut te mettre tout ton film en l’air, je recherchais quelque chose qui me permettrait, non seulement de pouvoir travailler partout, mais où l’erreur pourrait être un plus. »
Quelques temps plus tard, en voulant améliorer une photo qu’elle a prise, Aurélie a l’idée de la broder. Les photos brodées sont aujourd’hui un élément récurrent de son travail. Des photos qu’elle prend elle même, souvent floues, sur laquelle elle rajoute de la broderie qu’elle réalise à la machine, et à la main.
Personnellement, j’aime beaucoup cette alternance de matière avec cette broderie très nette sur ce flou.
Depuis cette première photo, Aurélie n’a pas cessé de travailler le textile en l’employant de diverses façons. Le crochet a par la suite pris une place très importante dans son travail, et est arrivé avec la volonté d’amener du volume à son travail. Il arrive parfois par dessus un objet ou parfois seul comme une sculpture.
Elle utilise aussi d’autres matériaux comme la céramique ici dans cette série de masques que j’aime beaucoup.
Comme vous pouvez le voir le concept d’accumulation revient souvent dans ses oeuvres. Cette idée se retrouve également dans son atelier que j’ai eu la chance de pouvoir photographier.
J’espère que je vous aurai donné envie d’en savoir plus sur la talentueuse artiste plasticienne Aurélie Mathigot.
Rien ne pourra mieux la décrire que son travail, intime, doux et poétique, alors n’hésitez pas à aller faire un tour sur son compte Instagram ou sur son site sur lesquels vous verrez davantage de travaux. De nombreux articles ont été écrits à son sujet, notamment un très joli où on peut voir son très original appartement .