Garry winogrand : un photographe témoin de son époque
Mar
2015
Je vais vous parler aujourd’hui de l’expo. sur Garry Winogrand que je suis allée voir au musée du Jeu de Paume.
Winogrand a commencé à s’intéresser à la photographie en voyant le travail de walker Evans, un des pionniers de la street photographie. Très vite, il a commencé à son tour à photographier la rue, son sujet de prédilection.
Il commennce à photographier, dans les années 50, les rues de New York, puis à partir des années 70, il part dans d’autres endroits, tels que le Texas, la Californie du sud, Chicago, Washington, Miami…et d’autres lieux encore.
Sa particularité est la neutralité de sa démarche, il se pose en témoin, sans parti pris idéologique ni même esthétique. Son but était simplement de « savoir à quoi ressemblent les choses quand elles sont photographiées ». Winogrand disait étudier davantage les USA que la photo, et cela résume très bien sa démarche.
Sa discrétion lui permettait de photographier les gens, à leur insu, en plein milieu d’une action, et de témoigner ainsi fidèlement du « flux de la vie ». Il y a donc une spontanéité et une rapidité qui se dégage de ses photos qui me plaît beaucoup.
Pour moi, il n’y pas de photographie de rue sans cette volonté de témoigner de façon plus ou moins neutre, de capter l’essence d’un endroit, d’une époque. Les milliers de blogueurs qui se postent à la sortie des défilés pour prendre les même VIP, au même moment/endroit, habillés avec les mêmes vêtements (les dernières collections des grandes marques) sont plus proches, selon moi, de la photographie de mode en studio que de la photographie de rue qui doit être plus spontanée, plus « humaniste ».
Son oeuvre est prolifique, il a laissé plus de 65000 bobines : 250000 images non développées. Une grande partie de son oeuvre est donc encore méconnue, et beaucoup des photos de cette expo. ont été développées après sa mort.
Il est aujourd’hui un de plus grand photographe de XXème siècle et est devenu, à l’instar de Walter Evans, un des maitres de la photographie de rue Américaine.
J’ai beaucoup aimé cette exposition. Voici quelques photos qui m’ont tapé dans l’oeil.
Lorsque je regarde une photo je vois d’abord l’ensemble, mais j’aime découvrir tous les détails. Une photo, c’est très simple, mais il y a une gigantesque complexité derrière chaque personne et chaque chose qui me fascine. Je me demande toujours comment les gens s’appelaient, où ils allaient, ce qu’ils pensaient/ressentaient au moment ou la photo a été prise, et quelle a été leur vie…
J’aime cette jeune fille avec ses deux couettes. Elle m’a rappelé l’époque où je me faisais aussi des couettes. Je me demande ce qu’est le truc blanc que l’homme tient dans sa main.
J’aime ces deux commères qui discutent au coin de la rue, surtout la blonde aux cheveux courts avec ses lunettes qui lui font une tête pas possible. J’aime regarder les vieilles voitures aussi qu’on ne voit aujourd’hui plus que dans les musées.
La bonne femme devant avec son fichu, et la semi-pouff derrière avec sa franche de Bettie Page forment un joli contraste. Le mec devant qui porte des tailles hautes comme mon grand-père, mais qui est moulé dans son T shirt comme un patron de casino mafieux me fait penser à Robert de Niro dans Casino.
La mode fait décidément un va et vient, comme en témoignent les noeuds papillon, et la robe blanche de cette femme qui n’est pas si démodée. Peut être la coiffure est un peu passée de mode
Photo tout en haut: Central Park Zoo – New York – 1967