Tiki Pop au musée du quai Branly
Sep
2014
Entre l’Allemagne et la Grèce, j’ai profité du calme parisien pour aller me faire l’expo. « Tiki Pop ». Le superbe musée du quai Branly que je ne fréquente qu’une fois tous les cinq ans en raison d’expositions inintéressantes (à mon goût), ou intéressantes et terminées (pour l’expo. Nancy Cunard, j’ai repoussée toutes les semaines jusqu’à la louper, et j’ai dû me rabattre comme un vautour sur le bouquin de l’expo. à la bibliothèque Forney).
Bref, cette année ils ont fait fort, ils ont présenté les deux expositions les plus intéressantes de la courte existence du musée : Tiki Pop et tatoueur tatoué (que je vous relaterai dans un prochain post), EN MEME TEMPS, ce qui fait que j’ai pu faire d’une pierre deux coups, un trajet deux expo. et ça, j’adore !
Ces expositions étaient aussi intéressantes que populaires ce qui fait que les gugus qui ne font qu’une expo. dans l’année sont venus voir celle-là (un peu comme quand le Grand Palais fait une expo. sur Monet), ce qui ne me dérange pas du tout, sauf que du coup, il semblait que tout Paris s’était vidé pour se donner rendez-vous, là-bas. Alors oui, c’était un petit peu la bataille pour ne pas avoir de têtes, de bras, de bouts de nez ou d’oreilles sur mes photos, mais j’ai plutôt pas mal réussi mon coup.
Le contexte n’a pas d’interêt, rentrons dans le vif du sujet !
Tiki Pop, c’est lui, le dieu Tiki, une divinité océanique qui est devenue dans les années 50 le symbole américan d’un univers fantasmé.
Découverte par les explorateurs comme Cook et Bougainville puis racontée par les écrivains de romans d’aventure et d’amour, le rêve polynésien a fait son apparition dans les années 50 d’abord dans la musique, dans les films, puis dans les restaurants, bars et night clubs qui proposent des thèmes polynésiens offrant un dépaysement exotique le temps d’une soirée.
Dans les années 50, les images stéréotypées des mers du sud dans la conscience des américains sont nombreuses. La « Hula girl » en est une des principales, avec d’autres symboles comme le palmier, la pirogue, l’ananas, la guitare hawaïenne, la hutte indigène…
Mais l’exotisme des îles ne s’arrête pas aux loisirs, petit à petit les images stéréotypées des mers du sud envahissent l’Amérique. Dans les années 60, le style Tiki prend une autre ampleur. Il rentre dans les foyers devenant un style de décoration à part entière, et s’impose comme emblème aussi dans le graphisme.
Les éléments spectaculaires réservés aus bars gagnent les immeubles résidentiels, les motels et les salles de bowling.
A mesure que le style Tiki trouve sa vitesse de croisière, les promoteurs privilégient la charpente en A pour les appartements, motels et bowling afin d’imprégner les lieus de l’atmosphère de détente propre aux iles. Les éléments jusqu’à la réserves aux restaurants : cascade, paysagisme tropicale, torches à gaz, ponts à l’entrée et lampes filets parachèvent cette impression générale d’être ailleurs. La toiture est revêtue de bambous, et des Tiki sculptés tenant lieux de poteaux, statues et garde-corps pullulent.
L’inspiration exotique n’épargne pas la mode.
La mode de la chemise hawaïenne arrive au même moment et fait un gros carton. Bien sur, ça n’est pas une coïncidence.
Bref cette expo montre comment l’Amérique tout entière est devenu un parc à thème géant. Comment c’est arrivé et pourquoi ?
C’est populaire, c’est kitsch à mort, tout ce que j’aime. Je vous conseille d’aller y faire un tour avant que cela ne ferme dimanche prochain.