Pour le retour de l’oeuf à la coque
Juin
2012
Pourquoi vous servir ma tête enrubannée dans ce coquetier ? Pour satisfaire mes instincts morbides, me décapiter sans douleur et ressusciter sans stigmates ? Parce qu’en regardant cette photo, je me suis dit que j’avais vraiment une tête d’oeuf ? Ou tout simplement par souci d’efficacité ? Effectivement, quoi de mieux qu’un coquetier pour vous montrer ce turban fait maison qui orne le haut de mon crâne. Ou bien, ai-je voulu associer dans cette magrittesque (suis peu sûre de l’adjectif) image, mode et cuisine, des mots qui sonnent déjà comme deux vieux amants ? Ou est-ce un prétexte pour vous montrer un des nombreux coquetiers que je reçois chaque Noël de ma mère, comme d’autres récoltent paires de chaussettes, housses de couette ou gants de toilette ?
Non, non, non ! Alors que le militantisme est, en ce moment, essentiellement partisan, moi je milite pour deux choses qui, si l’on ne fait rien, sonneront bientôt comme automobile, chandail, tricot ou soulier (qui n’a jamais entendu sa grand-mère prononcer un de ces mots là). Je me bats pour la réintégration de l’oeuf à la coque et du turban. Si l’on n’agit pas, bientôt le coquetier deviendra un simple vide-poche, on se demandera à quoi servent ces vieux sabliers qui ne durent que 3 minutes, et nos enfants ne connaîtront jamais le plaisir de manger des mouillettes au jaune d’oeuf.
A l’heure où la parité est on ne peut plus actuelle, repensons à notre Castor national (Simone de Beauvoir pour les béotiens), dont la coiffure emblématique aurait dû, tout comme les idées, ne rien perdre de sa modernité.
Coquetiers et turbans, vous qui connaissez le même sort, main dans la main, battez-vous pour votre pérennité. Ne laissez pas des mots comme bravitude, ashtag ou liker prendre outrageusement votre place dans le dictionnaire….A bon entendeur !